Dans le genre victorien, je ne peux que vous conseiller Penny Dreadful.
Je n'ai regardé que la première saison pour l'instant, et je dois dire que vu l'intensité de certaines scènes, on n'a pas forcément envie de s'avaler 8 épisodes d'un coup comme avec d'autres séries. On suit donc dans le Londres de 1891 un étrange combo chasseur de vampires formé par Sir Malcolm (hello Timothy Dalton), son mystérieux assistant noir ramené de ses expéditions en Afrique, Miss Vanessa Ives (Eva Green magistrale) et un as de la gâchette venu du pays de l'oncle Sam, Ethan Chandler (plaisir de revoir la belle gueule de Josh Hartnett). Ensemble, ils recherchent Mina, la fille de Sir Malcolm, enlevée par une entité maléfique buveuse de sang. C'est là tout l'intérêt de la série, outre la psychologie torturée de chaque personnage: les multiples clins d'oeil à la littérature du genre. Mina fait bien évidemment référence à Dracula, tout comme le professeur Van Helsing qui aide un temps Victor Frankenstein (en-haut à droite sur la photo), lui aussi partie prenante dans l'aventure, avec sa créature maudite. On croise encore Dorian Gray, à la beauté surréelle (en haut à gauche sur la photo), et plus accessoirement Jack l'éventreur ou Dr. Jekyll. Sans parler des scènes dignes de l'Exorciste de Vanessa Ives possédée par un démon plutôt coriace. Les connaisseurs savoureront.
Mon autre série chouchou du moment: The Affair.
Il paraît que c'est la série qui provoque le plus de discussions dans les couples. Et pour cause. Dans la première saison, on assiste à l'aventure de Noah Solloway, gentil mari et père de quatre enfants, avec Alison Bailey, une serveuse des Hamptons où la famille bobo de Brooklyn passe généralement ses vacances, dans la villa des beaux-parents de Noah. L'astuce narrative qui fait qu'on accroche: l'histoire est racontée une fois du point de vue de Noah et une fois de celui d'Alison. Inutile de vous dire que les deux n'ont rien à voir. Manipulatrice ou malchanceuse, salaud ou victime, difficile de trancher. Je viens de terminer la saison 2 diffusée cet automne, et je sais enfin qui a tué Scotty, car sous l'adultère se larve également un meurtre, pour pimenter un peu l'intrigue si tant est qu'elle en ait besoin. Génialissime. Avec dans les rôles pas si secondaires du mari et de la femme trompés, Joshua Jackson de Dawson et Maura Tierney de Urgences!
Mélange d'horreur et de rétro (subliminal): Bates Motel
Comment ai-je pu passer à côté de cette série lancée en 2013? J'ai pourtant vu de mes propres yeux le motel en question en visitant les Studios Universal en été 2014, sans tilter. Je suis désormais avidement la naissance du psychopathe Norman Bates, puisque cette série est le prequel du Psycho de Hitchcock. Norman et sa mère Norma (oui oui, vous voyez déjà un peu l'ambiance) s'installe dans une petite ville de l'Oregon pour démarrer une nouvelle vie après la mort du père de Norman, en retapant un vieux motel. Glauque à souhait.
Le style vestimentaire et la coiffure de la mère sont on ne peut plus hitchcockiens, tout comme le manoir où le "couple" vit en huis-clos. J'ai adoré, même si parfois on frise la caricature. Trois saisons pour l'instant, mais ce n'est pas fini. Dans le rôle de Norman, Freddie Highmore, parfait avec sa gueule faussement angélique dont on se rappelle dans Charlie et la Chocolaterie et Finding Neverland il y a quelques années.
Le comble de l'horreur, c'est American Horror Story.
Il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter certaines scènes, mais cette série est tout simplement géniale. Chaque saison est complètement différente des précédentes avec cependant des acteurs récurrents. Dans la première, une famille en péril emménage dans un manoir hanté à Los Angeles. Glaçant, mais ce n'est rien en comparaison avec ce qui va suivre. L'histoire de cette même maison qui était un hôpital psychiatrique 50 ans auparavant (Asylum, la saison le plus gore pour moi). Coven, la troisième saison, est plus soft, avec une communauté de sorcières à la Nouvelle Orléans (ma préférée, évidemment). La quatrième était bien gratinée aussi, Freak Show, dans l'univers du cirque des années 30, multipliant les références au Freaks de Tod Browning étant nombreuses, avec une sordidité similaire. C'est pour ça que j'ai fait une pause et pas encore visionné la cinquième saison, Hotel...
Plus léger enfin: Younger
On la compare à un Sex & the City de 2015, mais Younger n'atteindra jamais la sophistication des pérégrinations de Carrie, Charlotte, Miranda et Samantha, même si les deux séries ont le même "père", Darren Star (créateur également de Beverly Hills). Le pitch tient en une ligne, et a été écrit par Pamela Redmond Safran, auteur du livre dont a été tiré la série. Un soir de Nouvel An, Liza, 40 ans, se fait relooker par sa meilleure amie Maggie avant de sortir dans un bar où elle rencontre Josh, 25 ans, qui la prend pour une vingtenaire comme lui. Liza se prend au jeu et passe de quadra du New Jersey, mère divorcée, à assistante dans une maison d'édition et petite amie d'un hipster de Brooklyn. Franchement peu crédible mais hilarant. La positive attitude de Liza m'a fait du bien dans la morosité ambiante. Le format court des épisodes, 20 minutes, qui rappelle 2 Broke Girls, fait qu'on peut les déguster et les enchaîner comme autant de mojitos bien frais!
Voilà, je vous laisse avec ce dernier billet de l'année et retourne pleurer sur la fin de Downton Abbey!
