En ce moment, j'ai beaucoup de temps pour lire, VRAIMENT beaucoup de temps. Mis à part le Jean-Christophe Grangé que j'ai lu en une semaine (728 p), je garde néanmoins un rythme de lecture stable... En essayant de ne rien oublier!
Pour commencer, un polar anglais que j'ai adoré bien qu'il ne mangeait pas de pain comme on dit, mais l'univers des distilleries écossaises a évidemment un charme particulier. J'avais lu plusieurs enquêtes du duo Gemma James/Duncan Kincaid, policiers anglais racontés par une auteure américaine, Deborah Crombie, (toute ressemblance avec Linley et Havers d'Elizabeth George....), mais ce roman est bien antérieure à ceux que je connaissais, puisqu'il date de 2003 (un prêt d'une copine). Il n'empêche, il se savoure sans modération, avec un petit verre de Talisker pas loin pour en avoir le fumet et donner à la lecture une dimension supplémentaire!
L'empire du malt, Deborah Crombie, Le livre de poche, 477 p.
Ensuite le dernier Stephen King, Carnets noirs, sorti bien rapidement il me semble après Revival que j'ai lu il y a quelques mois et qui m'avait laissé un peu dubitative. Avec ce nouveau roman qui joue la mise en abîme avec un écrivain, on en a pour son argent question sordidité. Beaucoup de critiques ont évoqué Misery, je n'y ai vu aucun point commun. Le pitch: un fan tue un écrivain retraité car la fin qu'il avait réservé à son héros l'avait profondément énervé. Il force le coffre fort pour faire croire à un cambriolage et y trouve des manuscrits jamais édités à la valeur inestimable. Il les enterre juste avant de prendre perpète pour une connerie. Des années plus tard, un gamin tombe sur la valise enterrée alors que le criminel est libéré pour bonne conduite. Vous devinez la course poursuite à la vie à la mort qui va s'en suivre... Haletant et bien dégueu. Lu dans le TGV avec des litres de thé noir.
Carnets noirs, Stephen King, Albin Michel, 427 p.
Noir mais pas trop, ce roman suédois reçu d'une copine bienveillante pour mon anniversaire m'a bien promenée dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine. Trois amis en mal de job décident de créer une entreprise qui résout tous les problèmes des gens, Le peigne de Cléopâtre. Organiser une fête, remplir des papiers, décorer une maison, c'est sympa, jusqu'au jour où une femme maltraitée depuis des années les contacte pour tuer son mari. L'association va alors commencer son dérapage plus ou moins contrôlé. Vraiment sympa, à boire avec du bon vin rouge comme les protagonistes qui n'hésitent pas à faire sauter les bouchons pour détendre l'atmosphère, sans parler de la couverture qui a beaucoup intrigué mon neveu et ma nièce...
Le Peigne de Cléopâtre, Maria Ernestam, Actes Sud/Babel/Poche, 350 p
Noir sous le vernis coloré de la bonne société en villégiature sur une côte méditerranéenne écrasée de chaleur, Le Même ciel est le premier roman de Ludivine Ribeiro. Il m'intriguait car cette Genevoise a été la première rédactrice en chef du magazine edelweiss, que j'adorais sa plume, et que je n'ai jamais eu le plaisir de croiser puisque j'ai commencé ma carrière là-bas peu après son départ. La plume est toujours aussi vive, les chapitres se succèdent comme des tableaux impressionnistes avec peu de faits mais beaucoup de sensations, gustatives, climatologiques, éthyliques, hystériques, qui tissent une toile épaisse autour d'une intrigue finalement secondaire, la disparition d'une jeune fille... Difficile à décrire, ce roman sensuel se sirote par petites gorgées, avec un martini rouge et une tranche d'orange.
Le même ciel, Ludivine Ribeiro, JC Lattès, 294 p.
Noir absolu pour le dernier brûlot de Jean-Christophe Grangé, qui apporte les réponses aux questions restées en suspens à la fin de Lontano. Congo Requiem entraîne la famille Morvan jusqu'aux enfers dont ils sont issus, au fin fond de l'Afrique, avec une cruauté presque insoutenable. Bon, qui connaît l'auteur sait à quoi s'attendre, quoi que, à chaque fois, on se dit quand même qu'il va trop loin. Ca vous intrigue? Lisez en tout cas le premier tome, Lontano, avant de vous enfoncer dans la moiteur de la jungle et l'horreur de la guerre civile en République du Congo, avec Grégoire Morvan, ponte retraité de la police au passé pas très net, et son fils Erwan, en quête de vérité sur ses origines. Glau-qui-ssime.
Congo Requiem, Jean-Christophe Grangé, Albin Michel, 728 p (environ, j'ai lu les épreuves non corrigées, le livre paraît cette semaine sauf erreur...)
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lundi 9 mai 2016
jeudi 31 décembre 2015
Les séries TV que j'ai préférées en 2015
Je profite du calme de mes vacances au chalet pour terminer les séries que j'avais en cours. En trois jours, je me suis regardé la fin de la saison 2 de The Affair, les deux derniers de la saison 1 de Penny Dreadful et le Christmas Special de Downton Abbey, histoire de bien pleurer en disant au revoir aux Grantham. Je n'ai pas besoin de vous dire à quel point j'ai aimé suivre le destin de cette famille noble anglaise et leurs domestiques de 1912 à 1925. Downton Abbey rejoint le top 3 de mes séries préférées de tous les temps (et achevées), avec Mad Men et Beverly Hills (oui, j'assume).
Dans le genre victorien, je ne peux que vous conseiller Penny Dreadful.
Je n'ai regardé que la première saison pour l'instant, et je dois dire que vu l'intensité de certaines scènes, on n'a pas forcément envie de s'avaler 8 épisodes d'un coup comme avec d'autres séries. On suit donc dans le Londres de 1891 un étrange combo chasseur de vampires formé par Sir Malcolm (hello Timothy Dalton), son mystérieux assistant noir ramené de ses expéditions en Afrique, Miss Vanessa Ives (Eva Green magistrale) et un as de la gâchette venu du pays de l'oncle Sam, Ethan Chandler (plaisir de revoir la belle gueule de Josh Hartnett). Ensemble, ils recherchent Mina, la fille de Sir Malcolm, enlevée par une entité maléfique buveuse de sang. C'est là tout l'intérêt de la série, outre la psychologie torturée de chaque personnage: les multiples clins d'oeil à la littérature du genre. Mina fait bien évidemment référence à Dracula, tout comme le professeur Van Helsing qui aide un temps Victor Frankenstein (en-haut à droite sur la photo), lui aussi partie prenante dans l'aventure, avec sa créature maudite. On croise encore Dorian Gray, à la beauté surréelle (en haut à gauche sur la photo), et plus accessoirement Jack l'éventreur ou Dr. Jekyll. Sans parler des scènes dignes de l'Exorciste de Vanessa Ives possédée par un démon plutôt coriace. Les connaisseurs savoureront.
Mon autre série chouchou du moment: The Affair.
Il paraît que c'est la série qui provoque le plus de discussions dans les couples. Et pour cause. Dans la première saison, on assiste à l'aventure de Noah Solloway, gentil mari et père de quatre enfants, avec Alison Bailey, une serveuse des Hamptons où la famille bobo de Brooklyn passe généralement ses vacances, dans la villa des beaux-parents de Noah. L'astuce narrative qui fait qu'on accroche: l'histoire est racontée une fois du point de vue de Noah et une fois de celui d'Alison. Inutile de vous dire que les deux n'ont rien à voir. Manipulatrice ou malchanceuse, salaud ou victime, difficile de trancher. Je viens de terminer la saison 2 diffusée cet automne, et je sais enfin qui a tué Scotty, car sous l'adultère se larve également un meurtre, pour pimenter un peu l'intrigue si tant est qu'elle en ait besoin. Génialissime. Avec dans les rôles pas si secondaires du mari et de la femme trompés, Joshua Jackson de Dawson et Maura Tierney de Urgences!
Mélange d'horreur et de rétro (subliminal): Bates Motel
Comment ai-je pu passer à côté de cette série lancée en 2013? J'ai pourtant vu de mes propres yeux le motel en question en visitant les Studios Universal en été 2014, sans tilter. Je suis désormais avidement la naissance du psychopathe Norman Bates, puisque cette série est le prequel du Psycho de Hitchcock. Norman et sa mère Norma (oui oui, vous voyez déjà un peu l'ambiance) s'installe dans une petite ville de l'Oregon pour démarrer une nouvelle vie après la mort du père de Norman, en retapant un vieux motel. Glauque à souhait.
Le style vestimentaire et la coiffure de la mère sont on ne peut plus hitchcockiens, tout comme le manoir où le "couple" vit en huis-clos. J'ai adoré, même si parfois on frise la caricature. Trois saisons pour l'instant, mais ce n'est pas fini. Dans le rôle de Norman, Freddie Highmore, parfait avec sa gueule faussement angélique dont on se rappelle dans Charlie et la Chocolaterie et Finding Neverland il y a quelques années.
Le comble de l'horreur, c'est American Horror Story.
Il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter certaines scènes, mais cette série est tout simplement géniale. Chaque saison est complètement différente des précédentes avec cependant des acteurs récurrents. Dans la première, une famille en péril emménage dans un manoir hanté à Los Angeles. Glaçant, mais ce n'est rien en comparaison avec ce qui va suivre. L'histoire de cette même maison qui était un hôpital psychiatrique 50 ans auparavant (Asylum, la saison le plus gore pour moi). Coven, la troisième saison, est plus soft, avec une communauté de sorcières à la Nouvelle Orléans (ma préférée, évidemment). La quatrième était bien gratinée aussi, Freak Show, dans l'univers du cirque des années 30, multipliant les références au Freaks de Tod Browning étant nombreuses, avec une sordidité similaire. C'est pour ça que j'ai fait une pause et pas encore visionné la cinquième saison, Hotel...
Plus léger enfin: Younger
On la compare à un Sex & the City de 2015, mais Younger n'atteindra jamais la sophistication des pérégrinations de Carrie, Charlotte, Miranda et Samantha, même si les deux séries ont le même "père", Darren Star (créateur également de Beverly Hills). Le pitch tient en une ligne, et a été écrit par Pamela Redmond Safran, auteur du livre dont a été tiré la série. Un soir de Nouvel An, Liza, 40 ans, se fait relooker par sa meilleure amie Maggie avant de sortir dans un bar où elle rencontre Josh, 25 ans, qui la prend pour une vingtenaire comme lui. Liza se prend au jeu et passe de quadra du New Jersey, mère divorcée, à assistante dans une maison d'édition et petite amie d'un hipster de Brooklyn. Franchement peu crédible mais hilarant. La positive attitude de Liza m'a fait du bien dans la morosité ambiante. Le format court des épisodes, 20 minutes, qui rappelle 2 Broke Girls, fait qu'on peut les déguster et les enchaîner comme autant de mojitos bien frais!
Voilà, je vous laisse avec ce dernier billet de l'année et retourne pleurer sur la fin de Downton Abbey!
Dans le genre victorien, je ne peux que vous conseiller Penny Dreadful.
Je n'ai regardé que la première saison pour l'instant, et je dois dire que vu l'intensité de certaines scènes, on n'a pas forcément envie de s'avaler 8 épisodes d'un coup comme avec d'autres séries. On suit donc dans le Londres de 1891 un étrange combo chasseur de vampires formé par Sir Malcolm (hello Timothy Dalton), son mystérieux assistant noir ramené de ses expéditions en Afrique, Miss Vanessa Ives (Eva Green magistrale) et un as de la gâchette venu du pays de l'oncle Sam, Ethan Chandler (plaisir de revoir la belle gueule de Josh Hartnett). Ensemble, ils recherchent Mina, la fille de Sir Malcolm, enlevée par une entité maléfique buveuse de sang. C'est là tout l'intérêt de la série, outre la psychologie torturée de chaque personnage: les multiples clins d'oeil à la littérature du genre. Mina fait bien évidemment référence à Dracula, tout comme le professeur Van Helsing qui aide un temps Victor Frankenstein (en-haut à droite sur la photo), lui aussi partie prenante dans l'aventure, avec sa créature maudite. On croise encore Dorian Gray, à la beauté surréelle (en haut à gauche sur la photo), et plus accessoirement Jack l'éventreur ou Dr. Jekyll. Sans parler des scènes dignes de l'Exorciste de Vanessa Ives possédée par un démon plutôt coriace. Les connaisseurs savoureront.
Mon autre série chouchou du moment: The Affair.
Il paraît que c'est la série qui provoque le plus de discussions dans les couples. Et pour cause. Dans la première saison, on assiste à l'aventure de Noah Solloway, gentil mari et père de quatre enfants, avec Alison Bailey, une serveuse des Hamptons où la famille bobo de Brooklyn passe généralement ses vacances, dans la villa des beaux-parents de Noah. L'astuce narrative qui fait qu'on accroche: l'histoire est racontée une fois du point de vue de Noah et une fois de celui d'Alison. Inutile de vous dire que les deux n'ont rien à voir. Manipulatrice ou malchanceuse, salaud ou victime, difficile de trancher. Je viens de terminer la saison 2 diffusée cet automne, et je sais enfin qui a tué Scotty, car sous l'adultère se larve également un meurtre, pour pimenter un peu l'intrigue si tant est qu'elle en ait besoin. Génialissime. Avec dans les rôles pas si secondaires du mari et de la femme trompés, Joshua Jackson de Dawson et Maura Tierney de Urgences!
Mélange d'horreur et de rétro (subliminal): Bates Motel
Comment ai-je pu passer à côté de cette série lancée en 2013? J'ai pourtant vu de mes propres yeux le motel en question en visitant les Studios Universal en été 2014, sans tilter. Je suis désormais avidement la naissance du psychopathe Norman Bates, puisque cette série est le prequel du Psycho de Hitchcock. Norman et sa mère Norma (oui oui, vous voyez déjà un peu l'ambiance) s'installe dans une petite ville de l'Oregon pour démarrer une nouvelle vie après la mort du père de Norman, en retapant un vieux motel. Glauque à souhait.
Le style vestimentaire et la coiffure de la mère sont on ne peut plus hitchcockiens, tout comme le manoir où le "couple" vit en huis-clos. J'ai adoré, même si parfois on frise la caricature. Trois saisons pour l'instant, mais ce n'est pas fini. Dans le rôle de Norman, Freddie Highmore, parfait avec sa gueule faussement angélique dont on se rappelle dans Charlie et la Chocolaterie et Finding Neverland il y a quelques années.
Le comble de l'horreur, c'est American Horror Story.
Il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter certaines scènes, mais cette série est tout simplement géniale. Chaque saison est complètement différente des précédentes avec cependant des acteurs récurrents. Dans la première, une famille en péril emménage dans un manoir hanté à Los Angeles. Glaçant, mais ce n'est rien en comparaison avec ce qui va suivre. L'histoire de cette même maison qui était un hôpital psychiatrique 50 ans auparavant (Asylum, la saison le plus gore pour moi). Coven, la troisième saison, est plus soft, avec une communauté de sorcières à la Nouvelle Orléans (ma préférée, évidemment). La quatrième était bien gratinée aussi, Freak Show, dans l'univers du cirque des années 30, multipliant les références au Freaks de Tod Browning étant nombreuses, avec une sordidité similaire. C'est pour ça que j'ai fait une pause et pas encore visionné la cinquième saison, Hotel...
Plus léger enfin: Younger
On la compare à un Sex & the City de 2015, mais Younger n'atteindra jamais la sophistication des pérégrinations de Carrie, Charlotte, Miranda et Samantha, même si les deux séries ont le même "père", Darren Star (créateur également de Beverly Hills). Le pitch tient en une ligne, et a été écrit par Pamela Redmond Safran, auteur du livre dont a été tiré la série. Un soir de Nouvel An, Liza, 40 ans, se fait relooker par sa meilleure amie Maggie avant de sortir dans un bar où elle rencontre Josh, 25 ans, qui la prend pour une vingtenaire comme lui. Liza se prend au jeu et passe de quadra du New Jersey, mère divorcée, à assistante dans une maison d'édition et petite amie d'un hipster de Brooklyn. Franchement peu crédible mais hilarant. La positive attitude de Liza m'a fait du bien dans la morosité ambiante. Le format court des épisodes, 20 minutes, qui rappelle 2 Broke Girls, fait qu'on peut les déguster et les enchaîner comme autant de mojitos bien frais!
Voilà, je vous laisse avec ce dernier billet de l'année et retourne pleurer sur la fin de Downton Abbey!

samedi 8 mars 2014
Des livres étonnants pour voyager dans le temps
Après avec affiché fièrement mes 5 ans de blog, j'ai évidemment laissé un nouveau laps de temps inadmissible avant de réussir à publier un nouveau billet. Surtout que là, je viens de passer une semaine à la montagne pour les vacances de Carnaval, mais entre le ski, les soirées raclette et les petits de ma soeur qu'il faut occuper, je n'ai pas eu des masses de loisirs... Quelques épisodes de séries en streaming le soir (je regarde en ce moment Orange is the new black, c'est génial) et quelques pages de lecture quand même. Voici donc une revue de mes trois derniers livres qui, pour une fois, ne sont pas des polars mais des récits de vie poignants qui se sont déroulés dans d'autres décennies que la nôtre...
Mon préféré: Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Londres, 1946, la ville se remet des blessures de la guerre. Juliet est une jeune écrivain de 33 ans, genre indomptable, qui a connu un certain succès avec des chroniques humoristiques durant la guerre. Elle cherche un nouveau sujet de roman plus sérieux. Ce livre rassemble ses échanges épistolaires entre Sidney, son éditeur et grand frère de coeur, Sophie, sa meilleure amie et soeur de Sidney et les habitants de l'île de Guernesey, les fameux amateurs d'épluchures de patates. Comment résumer cette étrange communauté? Des paysans, vieilles filles et autres excentriques réunis un soir autour d'un cochon grillé et d'une tourte aux épluchures de patates qui inventent cette histoire de cercle littéraire pour déjouer le couvre-feu instauré par les occupants allemands. La correspondance démarre autour d'un auteur plutôt confidentiel, Charles Lamb et se terminera... je ne vais évidemment pas vous le dire mais vous serez comme moi prise par cette histoire humaine à la fois toute simple et très érudite, où vous croiserez Jane Austen, les soeurs Brontë, Marc Aurèle ou Dickens. Ce roman a été écrit par une Américaine, Mary Ann Shaffer, née en 1934, qui s'est prise de passion pour les îles Anglo-Normandes. Sa nièce Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, l'a aidée à le terminer quand sa santé a commencé à décliner. Il restera son unique roman: elle décèdera en 2008 peu après avoir appris sa publication et sa traduction en plusieurs langues. Une histoire en soi!
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer & Annie Barrows, éditions 10/18, 412 p.
Celui-ci, je l'ai acheté dans un kiosque de la gare de Lyon un jour en rentrant de Paris parce que je devais chroniquer un truc récent pour le boulot. J'avais noté le titre et retenu le design sympa de la couverture sans plus me rappeler vraiment de l'histoire. Je l'ai dévoré durant les quatre heures de trajet jusqu'à Lausanne, prise par cette biographie fantasmée de la légendaire gymnaste roumaine Nadia Comaneci. Ceux qui étaient devant leur poste en 1976 se rappellent sans doute la performance exceptionnelle de la toute jeune fille aux JO de Montréal, sanctionnée pour la première fois de l'histoire de la note maximale 10 (le panneau électronique fut d'ailleurs incapable de l'afficher). L'entraînement à la dure de la mini athlète de 14 ans et de ses consoeurs, dans la Roumanie communiste de Ceausescu, restera un mystère, tout comme la fuite de l'héroïne nationale vers les mirobolants Etats-Unis. Lola Lafon remplit les blancs en inventant une destinée, ponctuée d'échanges fictifs avec Nadia, installée outre Atlantique. L'auteur a elle-même grandi en Roumanie, donc on peut imaginer que la vérité n'est pas si éloigné de l'histoire romanesque sortie de son imagination. On se régale des anecdotes croustillantes, on tremble devant les barres parallèles et en se prend même à trouver du vrai dans les fondements de l'idéal communiste.
La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon, Actes Sud, 317 p.
Mon préféré: Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates. Londres, 1946, la ville se remet des blessures de la guerre. Juliet est une jeune écrivain de 33 ans, genre indomptable, qui a connu un certain succès avec des chroniques humoristiques durant la guerre. Elle cherche un nouveau sujet de roman plus sérieux. Ce livre rassemble ses échanges épistolaires entre Sidney, son éditeur et grand frère de coeur, Sophie, sa meilleure amie et soeur de Sidney et les habitants de l'île de Guernesey, les fameux amateurs d'épluchures de patates. Comment résumer cette étrange communauté? Des paysans, vieilles filles et autres excentriques réunis un soir autour d'un cochon grillé et d'une tourte aux épluchures de patates qui inventent cette histoire de cercle littéraire pour déjouer le couvre-feu instauré par les occupants allemands. La correspondance démarre autour d'un auteur plutôt confidentiel, Charles Lamb et se terminera... je ne vais évidemment pas vous le dire mais vous serez comme moi prise par cette histoire humaine à la fois toute simple et très érudite, où vous croiserez Jane Austen, les soeurs Brontë, Marc Aurèle ou Dickens. Ce roman a été écrit par une Américaine, Mary Ann Shaffer, née en 1934, qui s'est prise de passion pour les îles Anglo-Normandes. Sa nièce Annie Barrows, auteur de livres pour enfants, l'a aidée à le terminer quand sa santé a commencé à décliner. Il restera son unique roman: elle décèdera en 2008 peu après avoir appris sa publication et sa traduction en plusieurs langues. Une histoire en soi!
Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer & Annie Barrows, éditions 10/18, 412 p.
Celui-ci, je l'ai acheté dans un kiosque de la gare de Lyon un jour en rentrant de Paris parce que je devais chroniquer un truc récent pour le boulot. J'avais noté le titre et retenu le design sympa de la couverture sans plus me rappeler vraiment de l'histoire. Je l'ai dévoré durant les quatre heures de trajet jusqu'à Lausanne, prise par cette biographie fantasmée de la légendaire gymnaste roumaine Nadia Comaneci. Ceux qui étaient devant leur poste en 1976 se rappellent sans doute la performance exceptionnelle de la toute jeune fille aux JO de Montréal, sanctionnée pour la première fois de l'histoire de la note maximale 10 (le panneau électronique fut d'ailleurs incapable de l'afficher). L'entraînement à la dure de la mini athlète de 14 ans et de ses consoeurs, dans la Roumanie communiste de Ceausescu, restera un mystère, tout comme la fuite de l'héroïne nationale vers les mirobolants Etats-Unis. Lola Lafon remplit les blancs en inventant une destinée, ponctuée d'échanges fictifs avec Nadia, installée outre Atlantique. L'auteur a elle-même grandi en Roumanie, donc on peut imaginer que la vérité n'est pas si éloigné de l'histoire romanesque sortie de son imagination. On se régale des anecdotes croustillantes, on tremble devant les barres parallèles et en se prend même à trouver du vrai dans les fondements de l'idéal communiste.
La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon, Actes Sud, 317 p.
Celui-là fait partie des livres qui traînaient sur une pile depuis quelques temps, supplanté par d'autres lectures plus urgentes ou plus palpitantes (je me suis fait les quatre Jussi Adler-Olsen à la suite juste avant de me lancer enfin dans ce livre un brin intello). Yasmine Char vit à Lausanne où elle dirige le théâtre de L'Octogone (à Pully), c'est donc une personnalité locale mais je ne savais pas du tout ce que valaient ses oeuvres. J'ai bien aimé ce récit un peu triste de deux jumeaux, Fadi et Lila, qui choisissent de quitter leur Liban natal à l'âge de 18 ans pour la France de leur mère, repartie dans son pays alors qu'ils étaient petits. Dans le Paris des années 90, ils iront de déceptions en désillusions, unis par une passion destructrice puis séparés par deux visions du monde qui finiront par les éloigner à tout jamais. Difficile de résumer cette année inoubliable de leur vie, formatrice et cruelle, racontée dans une belle langue, sensible et forte, très empathique. A lire quand on n'a pas trop le blues soi-même. Quoi que.
Le Palais des autres jours, Yasmine Char, éditions Gallimard, 208 p.
lundi 25 novembre 2013
Polly lit: trois polars pour nuits froides

Mes trois auteurs féminins de polar préférés ont toutes sorti un nouveau roman cet automne. Inutile de vous dire que je les ai dévorés...
Fétiches, de Mo Hayder
C'est le sixième épisode des aventures de l'inspecteur Jack Caffery et de la fliquette Flea Marley dans le sud-ouest de l'Angleterre, dans la région de Bristol... Et on peut dire que l'attirance de ces deux accidentés de la vie que tout oppose s'affirme un poil plus dans cette nouvelle affaire. Un poil. En attendant, Jack met son nez dans les dossiers d'un hôpital psychiatrique où patients et personnel semblent victimes d'hallucinations collectives tandis qu'un dangereux psychopathe disparaît dans la nature. Suspens de malade et détails bien sordides, Miss Hayder frappe encore un grand coup dans le style gore qu'elle affectionne et qu'on imaginerait très bien sur grand écran.
Presses de la Cité, 425 p.
Mort sur la Tamise, de Deborah Crombie
Dans cette série policière tout aussi britannique, le couple de héros est ensemble à la ville comme au commissariat. Gemma James et Duncan Kincaid forment une attachante famille recomposée dans leur maison de Notting Hill, tout en dealant au quotidien avec les crimes les plus cruels. Dans celui sur lequel enquête Duncan, la victime est une membre de la police passionnée d'aviron et retrouvée noyée près de son bateau... Et comme d'habitude, ce sont les intuitions et les entêtements de Gemma qui vont permettre au coupable d'être confondu. J'adore l'ambiance londonienne du récit et le mélange entre destin des personnages et intrigue purement judiciaire. Un peu comme chez mon auteur de polar préférée de tous les temps, Elizabeth George...
Albin Michel, 400 p.
L'île de Nera, de Elizabeth George
...Malheureusement, la plus américaine des auteurs de polar anglais délaisse pour un temps son héros, l'inspecteur Thomas Lynley et son entourage gratiné, pour une nouvelle série à laquelle je n'accroche pas du tout. Bon, je crois que je ne suis pas tout à fait le public cible puisque Elizabeth George avoue vouloir capter un nouveau lectorat plus jeune, celui de Twilight. Becca King est donc une adolescente qui entend les pensées des autres et découvre par malheur que son beau-père a tué son associé. Sa mère et elle changent d'identité et s'enfuient vers le Canada. En chemin, Becca est confiée à une amie qui vit sur l'île de Whidbey (lieu de résidence de l'auteur) mais le soir de son arrivée, sa protectrice décède et la jeune fille doit improviser pour survivre. L'île de Nera est le deuxième épisode de cette saga, où l'on n'apprend rien de plus sur l'intrigue principale. Mais Becca passe quelques mois de plus dans la communauté d'insulaires, avec son lot de joies et de peines. Elle rencontre une étrange femelle phoque entièrement noire qui semble avoir muté génétiquement. Honnêtement, on s'ennuie ferme dans ce récit sans surprise... Pitié, Elizabeth, donne-nous des nouvelles de Linley!!!
Presses de la Cité, 397 p.
jeudi 1 août 2013
Mes lectures d'été 2013
Engloutie sur la Piazza San Marco
Moi qui adore les polars, j'ai fait un break de la violence et du sang avec ce roman introspectif à la Mange, prie, aime, l'histoire d'une jeune fille de bonne famille américaine, étudiante en histoire de l'art, qui prend une année sabbatique à Venise juste avant de terminer sa thèse et d'épouser son petit ami du collège. Mais la mystérieuse cité aquatique va l'engloutir jusqu'au bord de la noyade, entre amour en gondole et histoires secrètes. C'était plaisant, sans plus, je l'avais choisi simplement parce que je partais en vacances près de Venise et que j'aime bien lire des romans en rapport avec la région où je séjourne. Il est sorti l'an dernier déjà et est l'oeuvre d'une jeune journaliste américaine qui vit à Paris (ça, ça me fait rêver).
Une année à Venise, Lauren Elkin, Editions Héloïse d'Ormesson, 334 p.
La Bridget Jones de la médecine légale
Alice Allevi est italienne, étudiante en médecine légale et grande gaffeuse devant l'éternel. Elle se laisse souvent embrigader dans des affaires judiciaires dans lesquelles elle n'arrive pas à rester neutre, mais c'est ça qui fait son charme. J'avais lu le premier épisode, La Mauvaise Elève, avec plaisir, visiter Rome à travers les pérégrinations de Miss Allevi, ça change de Londres ou de la campagne anglaise! Pareil pour ce choix de livre, c'est l'Italie qui m'a appelée! De la lecture sans prise de tête avec un scénario intéressant et les problèmes de coeur de l'héroïne pour pimenter le tout!
Un secret n'est jamais bien gardé, Alessia Gazzola, Presses de la Cité, 370 p.
Délice d'écriture
Gros succès littéraire de cette année, La Cuisinière d'Himmler est tout simplement grandiose. C'est une amie qui m'en parlé, ce n'est pas le genre de lectures vers lesquelles je me tourne spontanément et c'est une grave erreur. Le milieu intellectuel français m'insupporte, mais je dois avouer que là, question langue, c'est du caviar. Je me suis donc délectée du (faux) journal de Rose, centenaire ayant survécu au génocide arménien comme à la deuxième guerre mondiale, restauratrice à Marseille et assoiffée de vengeance. J'ai ri, j'ai pleuré, je l'ai dévoré en quelques jours, que du bonheur. Par le directeur de la rédaction du Point, et compagnon de la directrice de la rédaction en chef de Elle, Valérie Toranian, pour vous situer. Bonus: il y a les recettes de Rose à la fin, j'adore!
La cuisinière d'Himmler, Franz-Olivier Giesbert, NRF Gallimard, 359 p
Polar anglais
Voilà le type de livres que je lis à la chaîne sans me lasser (quoi que, des fois ça fait du bien de changer un peu). Dans la région de Cardiff, au Pays de Galles, Fiona Griffiths est une jeune recrue de la police criminelle au passé confus. Une grosse cassure à l'adolescence l'a rendue asociale, limite autiste, mais elle tente de surmonter ce handicap en renouant avec des émotions vraies. Attirée par les morts plus que par les vivants, elle ressent des choses qui échappent totalement à ses collègues sur les scènes de crime, ce qui en fait au final un flic insubordonné mais doué. On suit les aventures de cette héroïne atypique et attachante qui n'est pas sans évoquer la Flea de Mo Hayder. Cette première enquête est particulièrement glauque avec l'assassinat d'une prostituée et de sa petite fille de 7 ans. Dur.
La mort pour seule compagne, Harry Bingham, Presses de la Cité, 407 p.
dimanche 30 décembre 2012
Polly lit (idées de lectures pour les vacances)
Vous êtes en vacances j'espère? Moi oui, et je suis encore plus fatiguée qu'avant... L'accumulation sans doute. Je dors, je dors, je joue avec mon neveu et ma nièce, je regarde des séries tv en streaming (me suis laissée happer par Pretty Little Liars). Je n'ai pris qu'un seul livre que je déguste par petites tranches, Ce que je suis demeure en réalité inconnu, un recueil des lettres de Virginia Woolf à ses proches. J'ai lu Mrs Dalloway cet été et j'avoue que je ne l'ai pas trouvé passionnant, malgré la finesse indéniable de l'écriture. C'est plus le personnage de l'écrivain qui me fascine, son éducation dans un univers intellectuel privilégié en Angleterre, sa vie au sein du groupe de Bloomsbury, sa drôle de famille pour l'époque, ses amours troublantes... J'ai d'ailleurs acheté par curiosité le livre de sa nièce Angelica Garnett dont on devine à travers les petites nouvelles de Vérités non dites l'enfance dans le sillage de son atypique famille...
Bref, ce type de littérature très pointue éveille en moi des sentiments d'empathie complètement irrationnels, comme si j'avais connu cela dans une vie antérieure... Mais rassurez-vous, je dévore aussi un polar par semaine, un genre sous-estimé qui reste pour moi un réel plaisir, qui me fait lire plusieurs heures de suite et tourner les pages encore et encore jusqu'au dénouement final. Je le vois à la rédaction, les romans arrivent par cartons entiers chaque jour, et je me demande toujours comment font les auteurs pour trouver l'inspiration, le scénario, les personnages et cette intrigue dans laquelle on se fond complètement...
Il est très rare que je ne finisse pas un livre. Pourtant cela a bien failli m'arriver avec le J.K. Rowling, Une place à prendre. J'ai lu tous les Harry Potter avec beaucoup de bonheur mais je n'étais pas fan au point de me ruer sur son premier roman post-Poudlard destiné aux adultes. Il a fini par me tomber entre les mains. J'ai entamé ce pavé de quelque 700 pages sans attentes particulières mais j'ai vite déchanté devant la lenteur de la mise en place. Un homme meurt d'une crise cardiaque sur un parking dans une petite bourgade anglaise où il occupait un poste en vue au conseil communal. Une place à prendre raconte donc les petites guéguerres que vont se livrer ses amis et ennemis pour lui succéder... C'est long à démarrer, et j'ai vraiment pas accroché. J'ai lu un autre polar en vitesse entre deux puis au hasard d'un week-end de désoeuvrement, j'ai réattaqué courageusement... et je l'ai terminé en deux jours, j'ai même pleuré à la fin. Sacré J.K., quel talent à dépeindre les caractères des êtres humains et la cruauté de leur destin... On s'y retrouve finalement très souvent. Donc si vous avez l'occasion, lisez-le!
Une place à prendre, de J.K. Rowling, Grasset, 682 p.
Plus facile, Ecume de sang est LE polar anglais par excellence. Gennie avait un boulot plutôt bien payé mais stressant dans un bureau londonien. Elle se découvre une passion pour le pole dance. Ses extras cumulés grâce à ses prestations le week-end dans un night-club lui permettent de réaliser son rêve: s'acheter une péniche à retaper et prendre une année sabbatique dans le Kent. Le soir de la crémaillère, elle tente de mélanger ses anciens amis de la capitale et ses nouveaux voisins un peu marginaux quand un élément de sa troisième vie cachée refait littéralement surface: le cadavre de sa camarade de danse Caddy vient taper contre la coque de son bateau. Entre un pseudo protecteur rencontré dans le monde louche et friqué de la nuit et le flic du coin dont elle s'amourache, elle aura bien du mal à sortir indemne de cette sale affaire. Ce n'est pas de la haute littérature mais l'idée est bonne et les personnages bien ficelés. Divertissant.
Ecume de sang, de Elizabeth Haynes, Presses de la cité, 384 p.
Dans la série des enquêtes policières aux personnages récurrents, j'aime bien les aventures de Duncan Kincaid et Gemma James racontées par Deborah Crombie (remarquez d'ailleurs la faute magistrale dans le résumé de la jaquette qui renomme Gemma Jones... hum, bravo l'éditeur!). A l'instar de mon idole absolue Elizabeth George, Deborah est américaine mais dépeint l'Angleterre et ses habitants comme si on y était. La loi du sang est déjà son treizième roman, mais je ne l'ai découverte que lors de l'avant-dernier, Une eau froide comme la pierre, puis Les larmes de diamant. La loi du sang plonge Gemma James dans les problèmes socioculturels du quartier de Brick Lane, fief historique de l'émigration indienne pris d'assaut aujourd'hui par les bobos et jeunes artistes branchés. Sandra Giles en est une, mariée à un jeune avocat d'origine pakistanaise Naz Malick et maman d'une petite Charlotte de 3 ans. Sandra disparaît un jour mystérieusement, puis son mari est retrouvé mort quelques semaines plus tard... Règlement de compte, affaire judiciaire louche ou histoire de famille, le sergent James aura bien du mal à démêler cet écheveau où elle s'est impliquée personnellement, sans nuire au travail de son compagnon à Scotland Yard.
La loi du sang, de Deborah Crombie, Albin Michel, 432 p.
Rien à voir mais j'ai beaucoup aimé le roman de Viktor Lazlo sur Billie Holiday. La chanteuse française a imaginé une histoire poignante mêlant le destin de la sublime artiste américaine décédée en 1959 à celui de Sarah, une Anglaise aussi martyrisée par la vie que la diva du jazz. C'est beau et triste, tout entièrement rythmé par les chansons de l'immense Billie (oui, je suis assez fan et donc pas du tout objective, mais même si vous n'aimez pas Billie, vous aimerez ce livre).... Viktor Lazlo en a fait un spectacle qui a tourné durant l'année 2012 et que j'aurais adoré voir.
My name is Billie Holiday, de Viktor Lazlo, Albin Michel, 180 p.
vendredi 1 juin 2012
Chère Elizabeth II
Chère Elizabeth,
J'ai envie de vous écrire pour vous dire toute mon admiration. Depuis que j'ai regardé les 4 saisons des Tudors, je sais tout de l'histoire de votre pays et de votre illustre aïeule Elizabeth I, fille de cette pauvre Anne Boleyn. Je sais, vous n'êtes pas une Tudor mais une Windsor, Elizabeth I (immortalisée au cinéma par Cate Blanchett) fut la dernière et la longueur de son règne, 44 ans, peut être considéré comme un présage du vôtre. Ce week-end sera en effet consacré à célébrer votre jubilé de diamant, 60 ans de règne, le deuxième plus long de l'histoire britannique (seule Victoria vous bat pour l'instant avec 63 ans).
En fan absolue de vintage, je ne peux que vous envier d'avoir connu toutes les décennies que je chéris. Les années 20 qui ont vu votre naissance. Les années 30 qui ont vu le couronnement de votre père et votre rencontre avec votre mari depuis 65 ans, le Prince Philip (il faudra un jour que vous nous révéliez le secret d'une union longue et sereine comme la vôtre). Les années 40, durant lesquelles vous avez porté l'uniforme et avez joué les ambulancières, les chauffeuses de camion et les mécaniciennes durant la Deuxième Guerre mondiale (Rosie the Riveter n'est en fait qu'une pâle copie de votre Majesté). Les années 50 enfin qui ont vu votre propre couronnement, à 25 ans, avec déjà une force de caractère unique qui transparaît dans votre voix (vous n'avez pas le problème de votre père George VI, révélé par un autre film, Le Discours d'un roi).
Vous avez connu 12 premiers ministres, de Winston Churchill à David Cameron, tous les grands changements du 20e siècle et du 21e (vous êtes même sur Facebook). En même temps vous vous promenez parfois dans un carrosse rutilant qui ressemble à une citrouille dorée qui fait complètement halluciner ma nièce fan de contes de fées et de princesses.
J'espère que vous me pardonnerez ma familiarité si vous me lisez (car je sais que vous parlez le français) mais je n'ai qu'un seul regret: ne pas faire partie de vos 130 millions de sujets. Car vous êtes souveraine de 16 états indépendants et des 54 membres du Commonwealth, mais hélas pas de la Suisse.
En votre honneur, j'ai quand même voulu réaliser cette petite composition qui met à l'honneur votre drapeau, le flamboyant Union Jack. God save the Queen! (et oublions ces sales petits punks qui avaient gâché la cérémonie de vos 25 ans de règne, en 1977...)
Pochette à maquillage Blue Q, (Manor)
Gel anti-bactérien (Boots)
Palette de fards à paupières Rimmel
Boucles d'oreille Claire's
Patchs pour les ongles Claire's
Et pages du catalogue Cath Kidston, avec des recettes pour grignoter dimanche devant la télé, en regardant les festivités du Jubilé!
P.S. sur le site Diamond Jubilee, vous pouvez envoyer un message à la Reine qui vous retournera un petit mot de remerciement, la classe!
dimanche 22 avril 2012
Polly n'aime plus Stephen King

Dans l'esprit de Rona Jaffe mais 20 ans plus tôt, voici l'histoire de Katey, dactylo dans un cabinet d'avocats de Manhattan à la fin des années 30. Un soir de réveillon, Katey et Eve, la jeune femme qui partage sa chambre dans une pension, rencontre le beau et riche Tinker dans un club de jazz. Une amitié triangulaire ambigüe s'instaure entre eux mais un accident de voiture va bouleverser leur destin. Eve est estropiée et défigurée et Tinker qui conduisait l'installe chez lui, dans son incroyable appartement de Central Park, pour soulager sa conscience. Intelligente et déterminée, Katey poursuit son chemin en recroisant de-ci, de-là, ses anciens compagnons de fête, et manque plusieurs fois ses retrouvailles avec Tinker. Entre la Grande Dépression et la Seconde guerre mondiale, l'Amérique vit une période qui transforme les banquiers en clodos et les dactylos en femmes d'affaires, sans suivre de règles. Celles qui sont évoquées dans le titre font référence aux "110 règles de bienséance et de bonnes manières dans le monde et dans la conversation" écrites par le jeune George Washington et retranscrites à la fin de ce roman. Pour se plonger dans les vestiges d'un temps révolu, au son de Cole Porter en buvant du martini. Définitivement mon roman rétro favori. Je partage d'ailleurs la passion pour la littérature de l'héroïne, qui y puise sagesse et divertissement, et j'ai foncé m'acheter son livre fétiche, Les grandes espérances de Dickens pour ne pas laisser la magie de cette lecture se dissiper trop vite!
Les règles du jeu, de Amor Towles, Albin Michel, 504 p.

L'année de mes peurs, de Noelle Hancock, Philippe Rey, 348 p.

Nous serons inséparables, de Julia Crouch, Presses de la Cité, 459 p.
Je me suis également plongée dans le dernier Stephen King, Nuits noires, étoiles mortes, quatre nouvelles du maître de l'horreur. J'ai lu la première en réprimant mon dégoût et apprécié le style de l'écrivain américain que je n'avais plus abordé depuis des années. L'art de distiller sur 182 pages un scénario qui tient en trois lignes (1922, un fermier du Nebraska tue sa femme devenue gênante avec la complicité de son fils et passe le reste de sa vie bouffé par les remords), et qui pousse très loin le registre de la cruauté et de la perversion humaine. La deuxième nouvelle parle d'un viol et j'ai abandonné dès que je l'ai compris, pas envie de vivre ça à travers les yeux d'un psychopathe. La troisième a un air de déjà vu quand un homme atteint d'un cancer incurable croise un marchand ambulant qui lui vend une "extension de vie", à condition de prendre ailleurs ce qu'il va lui offrir. Terrible, tout simplement, traumatisant même, au point que je n'ai pas voulu entamer la quatrième nouvelle de ce recueil sorti le mois passé chez Albin Michel. Brrrr, mais ce type est vraiment malade! Je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais plus lu un Stephen King, mais quand j'étais ado, j'ai dévoré la plupart de ses romans cultes, Cujo, Christine, Shinning, Carrie, Salem, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Simetierre, Ca, Misery, les Tommyknockers, La part des ténèbres, Bazaar, Jessie, Désolation, Dolores Claiborne et Rose Madder, le dernier pour moi, en 1997. J'ai lu aussi ses nouvelles Brume, Minuit 2 et Minuit 4, et les romans écrits sous le pseudo de Richard Bachman, La peau sur les os (terrible!!!) et Les Régulateurs... J'ai aussi vu toutes les adaptations au cinéma... Mais là, je peux plus! Peut-être que j'ai mûri?!
lundi 23 janvier 2012
Keep calm and wear perfume!




Sinon, j'étais à Paris jeudi pour le lancement d'un parfum (pas le droit de vous en parler avant sa sortie mi-mai, dommage, car c'était vraiment bien!!!) et qu'est-ce que j'ai ramené, trouvé en vitesse au Monop de la gare de Lyon? Des crumpets et des chips salt & vinegar. Monomaniaque, moi? Ok, un peu! Pour toutes celles qui sont comme moi anglophiles, vous trouverez de quoi satisfaire vos envies de Marmite et de Shredded Wheat sur www.britshop.ch. Enjoy!
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dimanche 16 octobre 2011
La somme des vices...

Parce que j'ai des vices tenaces. La bière et les apéros par exemples, avec toutes les tentations qui vont avec... Qu'en disent les adeptes de Zermati? J'ai essayé plusieurs fois de faire un mois sans alcool. Outre l'ennui profond et la mauvaise humeur qui en ont résultés, je n'ai vu aucun changement sur la balance sinon vers le haut à cause des sodas que je m'autorisais quand j'en avais marre de la flotte! Comble de l'ironie, les trois seules fois de ma vie où j'ai vraiment perdu plusieurs kilos (jusqu'à 8) sans effort, c'était après des ruptures amoureuses qui m'ont coupé l'appétit (mais pas la soif). La dernière fois, je me suis nourrie de Pringles, de Babybel et de bières durant au moins trois semaines, et j'ai fondu... Comme quoi! Le truc qui fait que ça a marché, c'est effectivement la quantité,parce que je n'ai pas fait 3 repas par jour comme ça, c'était plutôt de la survie avec de la nourriture 100% plaisir...


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