dimanche 30 décembre 2012

Polly lit (idées de lectures pour les vacances)


Vous êtes en vacances j'espère? Moi oui, et je suis encore plus fatiguée qu'avant... L'accumulation sans doute. Je dors, je dors, je joue avec mon neveu et ma nièce, je regarde des séries tv en streaming (me suis laissée happer par Pretty Little Liars). Je n'ai pris qu'un seul livre que je déguste par petites tranches, Ce que je suis demeure en réalité inconnu, un recueil des lettres de Virginia Woolf à ses proches. J'ai lu Mrs Dalloway cet été et j'avoue que je ne l'ai pas trouvé passionnant, malgré la finesse indéniable de l'écriture. C'est plus le personnage de l'écrivain qui me fascine, son éducation dans un univers intellectuel privilégié en Angleterre, sa vie au sein du groupe de Bloomsbury, sa drôle de famille pour l'époque, ses amours troublantes... J'ai d'ailleurs acheté par curiosité le livre de sa nièce Angelica Garnett dont on devine à travers les petites nouvelles de Vérités non dites l'enfance dans le sillage de son atypique famille...


 

Bref, ce type de littérature très pointue éveille en moi des sentiments d'empathie complètement irrationnels, comme si j'avais connu cela dans une vie antérieure... Mais rassurez-vous, je dévore aussi un polar par semaine, un genre sous-estimé qui reste pour moi un réel plaisir, qui me fait lire plusieurs heures de suite et tourner les pages encore et encore jusqu'au dénouement final. Je le vois à la rédaction, les romans arrivent par cartons entiers chaque jour, et je me demande toujours comment font les auteurs pour trouver l'inspiration, le scénario, les personnages et cette intrigue dans laquelle on se fond complètement...


Il est très rare que je ne finisse pas un livre. Pourtant cela a bien failli m'arriver avec le J.K. Rowling, Une place à prendre. J'ai lu tous les Harry Potter avec beaucoup de bonheur mais je n'étais pas fan au point de me ruer sur son premier roman post-Poudlard destiné aux adultes. Il a fini par me tomber entre les mains. J'ai entamé ce pavé de quelque 700 pages sans attentes particulières mais j'ai vite déchanté devant la lenteur de la mise en place. Un homme meurt d'une crise cardiaque sur un parking dans une petite bourgade anglaise où il occupait un poste en vue au conseil communal. Une place à prendre raconte donc les petites guéguerres que vont se livrer ses amis et ennemis pour lui succéder... C'est long à démarrer, et j'ai vraiment pas accroché. J'ai lu un autre polar en vitesse entre deux puis au hasard d'un week-end de désoeuvrement, j'ai réattaqué courageusement... et je l'ai terminé en deux jours, j'ai même pleuré à la fin. Sacré J.K., quel talent à dépeindre les caractères des êtres humains et la cruauté de leur destin... On s'y retrouve finalement très souvent. Donc si vous avez l'occasion, lisez-le!
Une place à prendre, de J.K. Rowling, Grasset, 682 p.

Plus facile, Ecume de sang est LE polar anglais par excellence. Gennie avait un boulot plutôt bien payé mais stressant dans un bureau londonien. Elle se découvre une passion pour le pole dance Ses extras cumulés grâce à ses prestations le week-end dans un night-club lui permettent de réaliser son rêve: s'acheter une péniche à retaper et prendre une année sabbatique dans le Kent. Le soir de la crémaillère, elle tente de mélanger ses anciens amis de la capitale et ses nouveaux voisins un peu marginaux quand un élément de sa troisième vie cachée refait littéralement surface:  le cadavre de sa camarade de danse Caddy vient taper contre la coque de son bateau. Entre un pseudo protecteur rencontré dans le monde louche et friqué de la nuit et le flic du coin dont elle s'amourache, elle aura bien du mal à sortir indemne de cette sale affaire. Ce n'est pas de la haute littérature mais l'idée est bonne et les personnages bien ficelés. Divertissant.
Ecume de sang, de Elizabeth Haynes, Presses de la cité, 384 p.

Dans la série des enquêtes policières aux personnages récurrents, j'aime bien les aventures de Duncan Kincaid et Gemma James racontées par Deborah Crombie (remarquez d'ailleurs la faute magistrale dans le résumé de la jaquette qui renomme Gemma Jones... hum, bravo l'éditeur!). A l'instar de mon idole absolue Elizabeth George, Deborah est américaine mais dépeint l'Angleterre et ses habitants comme si on y était. La loi du sang est déjà son treizième roman, mais je ne l'ai découverte que lors de l'avant-dernier, Une eau froide comme la pierre, puis Les larmes de diamant. La loi du sang plonge Gemma James dans les problèmes socioculturels du quartier de Brick Lane, fief historique de l'émigration indienne pris d'assaut aujourd'hui par les bobos et jeunes artistes branchés. Sandra Giles en est une, mariée à un jeune avocat d'origine pakistanaise Naz Malick et maman d'une petite Charlotte de 3 ans. Sandra disparaît un jour mystérieusement, puis son mari est retrouvé mort quelques semaines plus tard... Règlement de compte, affaire judiciaire louche ou histoire de famille, le sergent James aura bien du mal à démêler cet écheveau où elle s'est impliquée personnellement, sans nuire au travail de son compagnon à Scotland Yard.
La loi du sang, de Deborah Crombie, Albin Michel, 432 p.

 
Rien à voir mais j'ai beaucoup aimé le roman de Viktor Lazlo sur Billie Holiday. La chanteuse française a imaginé une histoire poignante mêlant le destin de la sublime artiste américaine décédée en 1959 à celui de Sarah, une Anglaise aussi martyrisée par la vie que la diva du jazz. C'est beau et triste, tout entièrement rythmé par les chansons de l'immense Billie (oui, je suis assez fan et donc pas du tout objective, mais même si vous n'aimez pas Billie, vous aimerez ce livre).... Viktor Lazlo en a fait un spectacle qui a tourné durant l'année 2012 et que j'aurais adoré voir.
My name is Billie Holiday, de Viktor Lazlo, Albin Michel, 180 p.

6 commentaires:

  1. Je me suis dit la même chose que toi pour "Une place à prendre", j'ai mis un temps fou à entrer dans le roman, trop de personnages, trop d'histoires croisées au début... Mais au final, je l'ai quand même fini, peut-être parce que j'avais rien d'autre à lire à ce moment... Si la fin de l'histoire est bien ficelée, je me suis dit "tout ça pour ça"? À mon avis on peut largement s'en passer... :-)

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    1. Oui, il pourrait faire 400 pages de moins en tout cas! :-)

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  2. J'ai "ce que je suis en réalité demeure inconnu" depuis des mois sur ma PAL (pile à lire) suite à une critique de blog. Tu lui as fait gagner quelques places !

    (j'aime bien quand tu parles de tes lectures d'ailleurs, c'est souvent des choses dont je n'ai jamais entendu parler et ça donne de bonnes idées, merci !)

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    1. oh mais de rien! le virginia woolf, il se lit par petits bouts, contrairement aux polars! je suis assez monomaniaque dans mes lectures et j'aime bien aussi découvrir des trucs nouveaux chez toi! ;-)

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  3. Roman, spectacle, Cd... le merveilleux hommage de Viktor Lazlo à Lady Day
    Prochaine date le 9 décembre 2014 à Chatou (78) en sur d'autres scènes en France en 2015.
    http://mynameisviktorlazlo.blogspot.fr

    3ème roman de Viktor Lazlo à paraître chez Albin Michel début 2015 !

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