Bonne surprise que ce recueil de 4 nouvelles de Joe Dassin. Eh oui, l'interprète de l'Eté indien et de Aux Champs Elysées rêvait d'être écrivain. Son amour de l'Amérique ne venait pas de nulle part, Joseph Ira Dassin est né à New York, a grandi à Los Angeles avant d'émigrer en France avec son père, cinéaste, chassé d'Hollywood par le maccarthysme. En 1957, Joseph revient aux Etats-Unis comme étudiant à l'Université de Ann Arbour, dans le Michigan. Il a 19 ans et autour de lui, l'american way of life est à son apogée, au coeur des Trente Glorieuses. Il écrit donc ce qu'il voit, ce dont il se souvient, ce qu'il imagine aussi, et ces écrits de jeunesse bien qu'un peu scolaires sont plus réalistes que beaucoup de romans contemporains fantasmant sur cette période. Quatre nouvelles ont été rassemblées ici grâce à son amie de l'époque, Dorothy Sherrick, qui ne les a envoyées que récemment à l'un de fils de Joe Dassin retrouvé via Facebook! Une lecture sans prétention qui vous fera passer un bon moment et voyager dans le temps comme un épisode de Code Quantum.
Cadeau pour Dorothy, Joe Dassin, Flammarion, 208 pages
J'ai découvert Megan Abbott avec Adieu Gloria et j'avoue que j'aime beaucoup son style noir américain années 40. On dirait une James Ellroy au féminin! Cette fois-ci, on suit les (més)aventures de Marion Seeley, que le mari, docteur accro à la morphine et radié de l'ordre des médecins, abandonne à Phoenix, Arizona, pour aller se refaire au Mexique. Elle trouve un emploi de sténo dans un hôpital et se lie d'amitié avec Louise, une infirmière délurée qui vit en colocation avec sa meilleure amie Ginny, tuberculeuse au dernier stade. A l'appartement des deux jeunes femmes, ce ne sont que fêtes et défilés de notables de la ville en quête de sensations hors de leur train-train quotidien. La prude Marion y perd bientôt toute notion de bienséance et va s'enfoncer dans les problèmes jusqu'aux yeux. Megan Abbott s'inspire d'un fait divers des années 30, lorsque deux malles contenant des morceaux de corps découpés sont découvertes à la gare de Los Angeles, et y apporte sa propre fantaisie, tout à fait vraisemblable et sensible. Cruel mais élégant, comme un manteau de fourrure quoi!
Envoûtée, de Megan Abbott, Le Masque, 320 p.
Mon dernier choix est local puisque Le Vampire des Grisons est l'oeuvre de Vincent Delay, l'ami d'un ami assez fan de vintage aussi, dans un autre genre plus Conan Doyle que Betty Page, encore que! Tous deux sont membres de la Sherlock Holmes Society, ce qui me fait beaucoup rire, mais j'avoue que leur culture et leur connaissance de l'Angleterre victorienne sont assez impressionnantes. La plume de Vincent se distingue notamment par une érudition savoureuse et un humour tout à fait... britannique! Le Vampire des Grisons fait suite à La Momie de Gruyères et A l'ombre du Major Davel. Les intrigues policières s'impriment sur le tissu helvétique avec beaucoup de détails truculents et quelques personnages pas tout à fait sortis de l'imaginaire de Vincent puisque très inspirés de ses propres amis, ce qui encore une fois est assez hilarant. Je suis personnellement citée page 109 dans une invraisemblable note de bas de page... Bref, l'illustration de couverture rétro ne pouvait que me séduire et les histoires de Vincent Delay sont un régal pour la tête, éditées par notre ami commun justement qui tient une imprimerie à l'ancienne au pied de la Cité... C'est là que vous pourrez acheter ce joli petit livre.
Le Vampire des Grisons, de Vincent Delay, Les Editions Limitées, Lausanne, 130 p.
J'ai aussi lu Adieu Gloria de Megan Abbott, c'était une chouette découverte ! Faudra que je teste d'autres de ses romans.
RépondreSupprimerAdieu Gloria me tente fort d'après ce que tu en dis !
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