Réveil dans ma chambre donc après une nuit à la Clinique La Prairie à Montreux. A 8 h, une charmante femme de chambre dans son uniforme rayé rose à col blanc m’apporte mon petit-déjeuner sur un plateau. Tartine de pain complet, yogourt 0%, jus d’orange frais et verveine. Rien à voir avec mes habitudes mais ça va. De toute façon je n’ai pas le temps de rêvasser à une corbeille de viennoiseries, j’ai rendez-vous à 8 h 30 avec Elisabeth Blanchet, la gouvernante générale. Elle m’entraîne dans l’envers du décor et je découvre avec elle les efforts qu’il faut pour que tout ait l’air nickel en permanence. «Pour vous, ça a l’air normal mais cela demande beaucoup de travail.» Je trottine sur ses talons dans le dédale de bâtiments, reliés par des passages souterrains: le centre médical, le Château et ses 24 chambres et suites, la Résidence, bâtiment historique auquel les vieux clients sont attachés. Elisabeth passe la main sur les surfaces les moins exposées pour traquer la poussière oubliée, soulève les nappes parfaitement amidonnées à la recherche d’une miette. On termine la visite par la buanderie, une véritable PME où sont lavées chaque mois 10'000 tonnes de linge…
Une heure plus tard, je rejoins Christine Gogniat, diététicienne, qui m’explique les secrets du régime La Prairie. Rien de magique en fait, juste l’application des règles simples de la diététique, une assiette composée pour la moitié de légumes, un quart de protéines et un quart de féculents, des produits variés et de saison. Pas de restrictions, cela ne marche pas, juste l’espoir d’inculquer de bonnes habitudes aux pauvres business men et women surmenés qui viennent ici retrouver un semblant d’équilibre. Je me promets pour la centième fois de les appliquer aussi et j’embarque deux semaines de menus types pour m’inspirer.
Moment fort de mon séjour, le Dr. Thierry Wälli, médecin-chef, m’accorde une heure d’entretien. Je brûle de lui poser mille questions sur cette fameuse «revitalisation», le traitement qui a fait la renommée mondiale de la clinique. Pratiquée depuis les années 30, elle a peu évolué mais ces bénéfices sont enfin prouvés scientifiquement grâce au Dr. Wälli. A l’époque, le Professeur Niehans pensait qu’en injectant des cellules issues d’un organe sain, on pouvait réparer un organe malade. Il a commencé avec des cellules de foie prélevées sur un fœtus de mouton, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Et cela marche. Les patients traités constataient un bien-être général extraordinaire, une meilleure résistance aux maladies, un meilleur sommeil, appétit, mémoire, libido. Aujourd’hui ses effets sur le système immunitaire sont connus et documentés et environ mille personnes viennent de très loin pour suivre cette cure de jouvence chaque année. Ses effets durent un an et demi à deux ans et… les gens en redemandent puisque 70% des clients reviennent. Le Dr Wälli aime bien les digressions, il me parle de la grippe A, du Viagra et du dopage (il a été médecin sportif), mais revient toujours à sa chère clinique qu’il dirige depuis 19 ans. «Ce qui fait le caractère unique de la Clinique, c’est l’ensemble, le côté spa, hôtel de luxe et le suivi médical». Car le centre offre aux indigènes tous les services d’une clinique privée, avec huit spécialistes dans la maison, un équipement ultramoderne pour faire scanner, IRM, chirurgie, orthopédie, soins dentaires. On peut donc aussi venir ici pour une mammographie ou une pose de prothèse de la hanche et séjourner dans l’une des 20 chambres médicalisées.
(à suivre, les secrets du chef de cuisine, un déjeuner en terrasse puis une après-midi de soins)
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