dimanche 20 septembre 2015

Polly lit: La dernière réunion des filles de la station-service

Vous vous rappelez du film Beignets de tomates vertes, avec Kathy Bates, Mary Stuart Masterson et Mary-Louise Parker (avant Weeds)? Il fait partie de mes films préférés, ces films qui font du bien, qui donnent envie de ruer dans les brancards, de casser la routine et de vivre sa vie comme on l'entend, n'est-ce pas?

Je n'ai pas lu le livre de Fannie Flagg dont est tiré ce film, ni le suivant, Miss Alabama et ses petits secrets. Je viens de terminer en revanche son dernier roman traduit, La dernière réunion des filles de la station-service, que j'ai beaucoup aimé. On y retrouve les ingrédients qui ont fait le succès de Beignets de tomates vertes. Les mauvaises langues y verront même un duplicata parfait. Prenez une femme dans la fleur de l'âge (cad dire bientôt 60 ans), bien engluée dans un mariage ronronnant, qui se pose des questions sur le sens de sa vie. Dans Beignets... , il s'agissait de Kathy Bates, alias Evelyn, quadra timide et mal dans sa peau qui découvre son pouvoir de femme au contact de la charmante Ninnie, pensionnaire d'une maison de retraite (Towanda!!!).

Dans La dernière réunion, il s'agit de Sookie, gentille épouse d'un dentiste, qui vient de marier la dernière de ses trois filles et dont le seul souci est de gérer sa vieille mère excentrique et réussir à nourrir les petits oiseaux de son jardin alors que les gros viennent leur piquer toutes les graines... Un jour, Sookie apprend par un courrier recommandé qu'elle a été adoptée. Le récit plonge alors dans les années 30, pour découvrir qui était Fritzi, la mère naturelle de Sookie. Comme dans Beignets, les deux histoires se lisent en parallèle dans le temps. A la place du petit monde du Whistle Stop Café, on s'attache petit à petit à la famille de Fritzi, des immigrés polonais qui tiennent une station service Phillips 66 dans le Wisconsin.


 


Quand la guerre éclate et que tous les hommes partent au combat, ce sont les quatre soeurs Jurdabralinski qui tiennent le commerce, avec service en patin à roulettes et kiosque à bisous pour rendre leur petite affaire un peu plus attractive. Comme Idgie dans Beignets, Fritzi est un peu garçon manqué et pas du genre à se laisser dicter son destin. Elle devient pilote et intègre un groupe de femmes oubliées de l'histoire, utilisées par l'armée américaine pour convoyer les gros avions de combat des usines aux bases militaires, les WASP (Woman Airforce Service Pilots).


Au fur et à mesure du récit, Sookie se découvre une nouvelle personnalité et s'épanouit en découvrant le fabuleux destin de sa mère, sans renier les acquis de sa vie jusqu'alors. Et nous avec, en réalisant le courage des femmes pendant la deuxième guerre mondiale, les fameuses Rosie the Riveter, et le fait qu'on a toutes notre destin entre nos mains et la possibilité d'en faire quand même ce que l'on veut. Très inspirant n'est-ce pas? Moi qui me pose plein de questions en ce moment sur mes choix, ou plutôt mais non-choix de vie, j'ai trouvé dans ce livre beaucoup d'énergie et de réconfort, avec la petite touche rétro dont je raffole! Je vous le recommande vivement, et n'hésitez pas à partager votre point de vue, sur le livre ou sur la façon dont nos origines, notre caractère ou les événements façonnent notre destinée....


La dernière réunion des filles de la station service, de Fannie Flagg, éditions Cherche Midi, 462 p.

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