samedi 8 décembre 2012

Voyager au Mexique IV: Acapulco

Une vue qui se mérite...
 
"Fun in Acapulco", film de 1963 avec Elvis et notre James Bond Girl nationale, Ursula Andress

Aaaaah, Acapulco, je ne pouvais imaginer un séjour au Mexique sans passer par cette ville mythique qui m'évoquait Elvis, les années 50, la Croisière s'amuse... J'ai été un peu déçue... Une semaine après être rentrée, M6 a diffusé une Enquête exclusive où Bernard de la Villardière présentait Aca comme l'une des villes les plus dangereuses du monde (8 meurtres par jour!!!). Aaaaah, heureusement que je l'ai vu APRES sinon je ne serai jamais partie. Enfin, bref, j'ai vu Acapulco.

La route entre Puerto Escondido et Acapulco... un no man's land

Coca Cola reste le seul point de repère dans ce paysage de tiers-monde
Des shops improbables qui vendent de tout, mêmes des cosmétiques (dans un garage?)

Anes et cochons en liberté au bord des routes
Le trajet pour y arriver a été de loin le plus pénible de ces deux semaines, mais on n'avait pas 50 solutions. Nous avons pris le seul bus première classe que nous avons trouvé, et c'était pas tout à fait la classe. Nous avons fait 9h de route cahotique où chaque 800 m, le chauffeur freinait quasi jusqu'à l'arrêt pour passer un dos d'âne. Nous avons traversé des villages perdus, des petites villes glauques, des montagnes, nous avons eu faim, nous avons eu soif, nous avons eu peur (je dramatise un peu), le bus a fait de nombreux arrêts car c'était une ligne empruntée par les locaux entre les bleds, y compris des écolières en uniforme. Aux arrêts, des gens montaient dans le bus en criant des trucs en espagnol, en fait ils vendaient des sandwichs et de la nourriture dans des sachets en plastique, très peu avenante malgré notre estomac qui gargouillait. Car une fois de plus (mon pire cauchemar) nous étions partis le matin sans prendre de petit-déjeuner...

Acapulco by night

C'est aussi ça, Acapulco, l'envers du décor

L'arrivée à Acapulco fut donc terrible, on a d'abord traversé des quartiers vraiment louches, avant de rouler presque une heure en ville jusqu'à la gare routière qui était à Perpète-les-oies... Et de là, nous ne savions même pas où nous diriger puisque nous n'avions pas réservé d'hôtel. Je me disais qu'il y en aurait assez le long de la baie mais justement, trop de choix tue le choix, nous sommes restés perplexes 20 bonnes minutes devant le plan de la ville à la gare routière avec tous les hôtels indiqués, une centaine je dirais... Je savais que la plupart était des 5 étoiles bien loin de nos besoins et celui qui avait retenu mon attention semblait être à l'opposé de la baie, donc à environ une heure de taxi... Un chauffeur nous a repéré et a proposé de nous emmener dans une agence de voyage... Je vous passe les détails de mes états d'âme durant les heures qui ont suivi, ma paranoïa aiguë contre le flegmatisme légendaire de mon bonami, mais le fait est que deux heures plus tard (soit à près de 22h), nous posions nos bagages dans un des hôtels chics de la baie, l'Emporio... Nous n'avons pas trop eu le choix, les hôtels que nous sélectionnions étaient complets, d'après l'employée de l'agence, ou les tarifs délirants. Nous avons quand même payé notre chambre 6X le prix de notre premier hôtel à Mexico, nous avons dû payer cash en plus et aller avec le chauffeur de taxi chercher l'argent au bancomat... Chaque minute je pensais qu'on allait se faire dépouiller mais non, tout s'est bien passé, on a même bénéficié d'une offre "2 nuits, la troisième offerte" ce qui a rendu l'addition finale beaucoup plus acceptable, même s'il a fallu se battre encore à l'hôtel pour ne pas se faire refiler une chambre avec un petit lit (pas fous les mecs, vu que c'était une action, ils ont essayé de nous attribuer une chambre de second choix). Donc mon conseil , c'est de RESERVER absolument vos hôtels avant de partir, surtout à Acapulco où l'offre sur booking.com est vraiment très étoffée, comparée à des villes comme Oaxaca où il n'y avait quasiment rien... C'est trop pénible de devoir chercher un lieu où dormir quand on débarque d'un long trajet, épuisés, affamés, déshydratés, à bout de nerfs.


Ensuite Acapulco est vraiment une grande ville (620'000 habitants), mais seul le bord de mer est attractif pour les touristes. La cité derrière est moche, sale, polluée et dangereuse! Les hôtels au centre de la baie sont des ghettos dont vaut mieux ne pas trop s'éloigner mais franchement, ne cherchez pas midi à 14h. J'aurais bien aimé loger à l'hôtel La Boca Chica, un bâtiment 50's hyper kitsch tout à fait dans mes goûts, mais il se trouvait sur un pic de l'autre côté de la Quebrada, donc loin de tout, et ici la jungle des taxis étaient encore pire que partout ailleurs, les tarifs multipliés, les voitures horribles (la plupart de temps des vieilles VW Coccinelle tape-culs, sales et surtout SANS COMPTEUR, bonjour l'arnaque!). Dans son reportage, Bernard de la Villardière disait que les touristes qui faisaient halte dans leur croisière à Acapulco ne descendaient même pas de leur bateau, si ce n'est pour aller à la Quebrada en bus organisé voir les plongeurs et vite repartir! Nous sommes allés voir les célèbres plongeurs (los clavadistas) mais comme des inconscients nous sommes montés à pied, à midi, en plein cagnard. Rude. Mais le spectacle en valait la peine.



Après notre première nuit dans notre immense chambre avec terrasse au 7e étage, vue sur la mer, nous avons pris un taxi-arnaque direction le zocalò (place centrale de toutes les villes au Mexique, il y en a un aussi à Aca), pour y voir un peu la vie locale. Bof. Une basilique (encore!) complètement futuriste que nous avons traversée rapidement, des échoppes, des vendeurs de rue...




A la Quebrada, les plongeurs font un spectacle à 13h et deux le soir. Nous avons profité d'être à proximité pour voir ces fameux sauts de la mort, vraiment impressionnants! Le public est là à retenir son souffle, la crique est envahie de bateaux touristiques et les mecs s'en donnent à coeur joie pour faire monter le suspens. Ils passent à travers la foule pour escalader ensuite à la falaise à mains nues avant de sauter depuis le  promontoire où la Vierge dans son oratoire leur offre sa protection. Très émouvant, on leur donne volontiers encore un pourboire après leur prestation alors que celle-ci est déjà payante (40 pesos, soit 3 fr, ou 2,4 euros)!






Ensuite nous avons grimpé encore plus haut dans ces collines résidentielles à la recherche de la maison où Diego Rivera a fini sa vie et où il a laissé en 1956 une fresque en mosaïques de 18 m de long. On l'a beaucoup cherchée dans ce quartier où les propriétés de riches derrière leur grillage côtoyaient des immeubles à moitié en ruine sans eau courante (on a croisé des petits vieux avec leurs bidons pour s'approvisionner).




En redescendant, on a pu prendre un taxi providentiel qui patrouillait dans le coin pour vite retourner se réfugier dans notre resort et faire comme tous les touristes (mexicains, presque pas vu de gringos dans le coin), profiter des trois piscines de l'hôtel et de la plage privée, surveillée par des agents de sécurité, ça vous donne une idée de l'ambiance...


Mais la plage de Condesa est agréable, plus animée qu'à Puerto Escondido, avec des sports nautiques pour pas que bonami s'ennuie, des mariachis qui jouent la sérénade, des vendeurs ambulants qui viennent CHAQUE 2 MINUTES proposer leur camelote, et surtout le service au transat pour siroter Coco Loco, Corona et club sandwichs! Et un magnifique coucher de soleil, of course...



Sinon question bouffe, on s'est fait plaisir. Le premier soir, on a mangé un vitesse dans un des trois restos de l'hôtel, un diner américain (Texas Ribs), très mauvais. Mais ensuite miam miam les poissons grillés au bord de la plage et les tacos al pastor à la dizaine! Et les happy hours de margaritas, bien sûr!



Nos bonnes adresses:

Hôtel Emprio, rien à dire, sinon 2000 pesos la nuit (150 fr/120 euros)... Costera Miguel Alemàn no 121
Restaurants autour de l'hôtel, faciles, il n'y a que l'embarras du choix
Los Metatas, en face de l'hôtel, un restaurant typique historique avec tables sur la rue mais mieux vaut manger à l'intérieur vue la pollution de la Costera qui passe devant (une route à six pistes)
Deux restaurants en bambou côte à côte qui font de la super cuisine mexicaine, poissons, fruits de mer et steak house, Tio Alex et Bambù, vestige des années 50 également, Costera Miguel Alemàn no 111.
Juste à côté Tacos & Beer, une cantine à l'air libre pour manger de délicieux tacos al pastor avec happy hour de bières et agua fresca (cette fois j'ai pris horchata, sucré, mais délicieux, photo ci-dessous).
Pour l'apéro, un bar de flibustiers décorés comme Pirates des Caraïbes, Barbarroja, Costera Miguel Alemàn 107...
En face de l'hôtel, il y a un mall (Diana) avec Zara, C&A, Burger King et Starbucks, si vous avez la nostalgie du pays. Et plus loin il y a un marché artisanal tout pourri, vraiment pas intéressant, mais bon, si vraiment!



Fin de nos aventures, n'hésitez pas à me demander des conseils par mail, j'ai fait pareil avant de partir et je ne remercirais jamais assez toutes les personnes qui m'ont aidée dans ce périple... C'est clair que pour moi le meilleur moment de ce voyage a été quand j'ai retrouvé la sécurité et le confort de mon chez-moi. A regarder encore et encore mes 800 photos, et contempler la masse de petits bouts de Mexique que j'ai pu ramener...



Les autres étapes: Mexico, Oaxaca, Puerto Escondido




3 commentaires:

  1. Très joli voyage ! ça fait envie ! Moi je suis allée en Équateur en février 2010, c'était aussi une sacré aventure, mais on avait la chance d'avoir des connaissances qui habite là-bas et moi et mon copain parlons espagnol, donc ça limite clairement les probabilités de se faire arnaquer. Sinon, rien à voir, mais les reportages d'Enquête Exclusive sont vraiment racoleurs et en général assez loin de la réalité. Je sais pas si t'avais vu celui qu'ils ont fait sur Genève, mais il donnait l'impression qu'il y avait des dealers à tout les coins de rue et que tu pouvais pas sortir sans te faire dépouiller...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est clair que Bernard aime bien faire dans le sensationnel, mais bon, y'a une bonne partie de vrai, on nous avait d'ailleurs prévenu avant qu'on parte de faire assez gaffe... quelques semaines avant qu'on arrive, ils ont trouvé un charnier avec 26 corps dans la banlieue, et deux têtes coupées sur les escaliers du fameux mall en face de notre hôtel......

      Supprimer
    2. Non, c'est clair qu'il y a des trucs glauques en vrai. En Équateur, entre Mindo et Santo Domingo de los Colorados, le bus s'est fait arrêter et on s'est tous fait filmer un par un par la police...et on a pigé que le lendemain que c'était parce qu'ils cherchaient un psychopathe qui tuait et mutilait des chauffeurs de taxis...

      Supprimer