dimanche 22 avril 2012

Polly n'aime plus Stephen King


Dans l'esprit de Rona Jaffe mais 20 ans plus tôt, voici l'histoire de Katey, dactylo dans un cabinet d'avocats de Manhattan à la fin des années 30. Un soir de réveillon, Katey et Eve, la jeune femme qui partage sa chambre dans une pension, rencontre le beau et riche Tinker dans un club de jazz. Une amitié triangulaire ambigüe s'instaure entre eux mais un accident de voiture va bouleverser leur destin. Eve est estropiée et défigurée et Tinker qui conduisait l'installe chez lui, dans son incroyable appartement de Central Park, pour soulager sa conscience. Intelligente et déterminée, Katey poursuit son chemin en recroisant de-ci, de-là, ses anciens compagnons de fête, et manque plusieurs fois ses retrouvailles avec Tinker. Entre la Grande Dépression et la Seconde guerre mondiale, l'Amérique vit une période qui transforme les banquiers en clodos et les dactylos en femmes d'affaires, sans suivre de règles. Celles qui sont évoquées dans le titre font référence aux "110 règles de bienséance et de bonnes manières dans le monde et dans la conversation" écrites par le jeune George Washington et retranscrites à la fin de ce roman. Pour se plonger dans les vestiges d'un temps révolu, au son de Cole Porter en buvant du martini. Définitivement mon roman rétro favori. Je partage d'ailleurs la passion pour la littérature de l'héroïne, qui y puise sagesse et divertissement, et j'ai foncé m'acheter son livre fétiche, Les grandes espérances de Dickens pour ne pas laisser la magie de cette lecture se dissiper trop vite!
Les règles du jeu, de Amor Towles, Albin Michel, 504 p.

Pour Noelle Hancock, c'est plutôt Eleanor Roosevelt qui fait office de mentor et les éléments de biographie de la célèbre First Lady américaine sont de loin la partie la plus croustillante de ce récit. Noelle, jeune journaliste web de Manhattan, perd son job du jour au lendemain et se remet complètement en question à l'aube de sa trentaine. Elle décide donc de s'accorder une année pour affronter ses peurs, une par jour pour avoir un rythme, dont ce livre est le compte-rendu. Nager avec des requins, faire du trapèze ou parler en publique, on baille d'ennui dès le premier chapitre tant les détails sont inutiles et les conclusions attendues. Un Mange, prie, aime à l'heure du Web auquel on a de la peine à s'identifier. A l'instar de Julia Child qui avait détesté le projet de la jeune Julie Powell (un an pour réaliser les 524 recettes du livre culte de la cuisinière, le tout raconté sur un blog), je suis sûre qu'Eleanor Roosevelt a dû se retourner dans sa tombe! Tout comme Les règles du jeu, cela m'a donné envie de lire les classiques évoqués dans le récit, ici l'oeuvre de l'énergique femme de Franklin, dont Ma vie, son autobiographie, et You learn by living, 11 keys for a more fulfilling life.
L'année de mes peurs, de Noelle Hancock, Philippe Rey, 348 p.

Un bon petit polar anglais comme je les aime pour terminer, avec Nous serons inséparables. Après avoir vécu des années rock'n'roll à Londres. Rose s'est installée à la campagne avec son mari, peintre, et ses deux petites filles, dans la maison qu'ils ont retapée eux-mêmes durant deux ans. Calme et sérénité volent en éclat quand Rose reçoit un coup de fil de sa meilleure amie Polly partie vivre en Grèce dont le mari vient de décéder accidentellement. Antithèse parfaite de Rose et ancienne chanteuse tourmentée style PJ Harvey, Polly débarque avec ses deux garçons très mal élevés, ses mauvaises habitudes et quelques secrets du passé qui vont obliger Rose a accepter l'inacceptable sous son propre toit. L'étau se referme gentiment sur cette pauvre Rose (à laquelle cette fois on s'identifie pleinement!) et la dernière partie du livre s'accélère brutalement pour ne plus nous le faire lâcher. Le genre de livre qu'on referme avec soulagement! Avec plein de références rock. les beaux paysages du Sud de l'Angleterre, et l'inimitable style de vie british, entre tea time et virées au pub!
Nous serons inséparables, de Julia Crouch, Presses de la Cité, 459 p.

Je me suis également plongée dans le dernier Stephen King, Nuits noires, étoiles mortes, quatre nouvelles du maître de l'horreur. J'ai lu la première en réprimant mon dégoût et apprécié le style de l'écrivain américain que je n'avais plus abordé depuis des années. L'art de distiller sur 182 pages un scénario qui tient en trois lignes (1922, un fermier du Nebraska tue sa femme devenue gênante avec la complicité de son fils et passe le reste de sa vie bouffé par les remords), et qui pousse très loin le registre de la cruauté et de la perversion humaine. La deuxième nouvelle parle d'un viol et j'ai abandonné dès que je l'ai compris, pas envie de vivre ça à travers les yeux d'un psychopathe. La troisième a un air de déjà vu quand un homme atteint d'un cancer incurable croise un marchand ambulant qui lui vend une "extension de vie", à condition de prendre ailleurs ce qu'il va lui offrir. Terrible, tout simplement, traumatisant même, au point que je n'ai pas voulu entamer la quatrième nouvelle de ce recueil sorti le mois passé chez Albin Michel. Brrrr, mais ce type est vraiment malade! Je dois dire que cela faisait longtemps que je n'avais plus lu un Stephen King, mais quand j'étais ado, j'ai dévoré la plupart de ses romans cultes, Cujo, Christine, Shinning, Carrie, Salem, Le Fléau, Dead Zone, Charlie, Simetierre, Ca, Misery, les Tommyknockers, La part des ténèbres, Bazaar, Jessie, Désolation, Dolores Claiborne et Rose Madder, le dernier pour moi, en 1997. J'ai lu aussi ses nouvelles Brume, Minuit 2 et Minuit 4, et les romans écrits sous le pseudo de Richard Bachman, La peau sur les os (terrible!!!) et Les Régulateurs... J'ai aussi vu toutes les adaptations au cinéma... Mais là, je peux plus! Peut-être que j'ai mûri?!

2 commentaires:

  1. Oh ! Le premier me tente bien.. Les Stephen king je peux pas, après j'ai trop peur et j'ose plus rester seule chez moi!

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  2. non mais faut pas, c'est de la fiction!!! quoi que!

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