lundi 11 juillet 2011

Polly lit et rêve du Somerset

Durant ce week-end de célibat forcé, je me suis aussi adonnée à mon passe-temps favori: la lecture! J'ai pu ainsi finir le pavé sentimental sur lequel je rêvassais depuis des semaines, lire d'une traite l'excellent roman d'un ami et commencer enfin mon premier polar de l'été... Mais d'abord je dois vous parler du dernier livre que j'avais dévoré auparavant, en plein Festival de Cannes...


Daniel Depp est le demi-frère de Johnny. Il n'a pas le même physique avantageux que son cadet mais à la place une plume acérée qu'il utilise pour des romans cruels et trépidants ayant pour cadre Hollywood. Ha ha ha comme son avertissement en préambule m'a fait hurler de rire: "... l'auteur appelle la communauté du cinéma international à cesser de se reconnaître dans chacun de ses personnages et à lui lâcher la grappe aux soirées." Anna Mayhew n'existe pas donc, l'héroïne de ce deuxième roman où l'on retrouve le détective privé David Spandau (fictif lui aussi, évidemment) en proie à une nouvelle affaire croustillante. A savoir protéger cette actrice vieillissante et tête brûlée du psychopathe qui menace de la découper, alors que celle-ci s'apprête à partir pour Cannes. Francophile, Daniel Depp dépeint une Croisette plus vraie qu'à la télé et invente une galerie de personnages une fois de plus complètement crédibles. Les gueules de bois sont d'un réalisme rare comme les turpitudes de l'âme humaine. Un régal, des troquets de Sunset Boulevard aux grillons de Provence.
Babylon Nights, Daniel Depp, Presses de la Cité, 322 pages

Voilà longtemps que je voulais lire un roman de Katherine Pancol, et surtout celui-là, avec son titre accrocheur. J'ai attendu la sortie en Poche et me suis plongée dans ce pavé de quelques 939 pages (pire qu'un Harry Potter). J'ai eu de la peine à en venir à bout, les tranches de vie de Joséphine, Hortense, Shirley et compagnie sont certes gratinées mais pas autant palpitantes qu'un bon vieux polar. J'ai quand même tourné les pages jusqu'à la dernière pour connaître l'épilogue (qui pue la suite à plein nez mais bon, quand on tient une bonne saga, autant l'exploiter un max). C'est joliment dit, avec des portraits bien ciselés et des trajectoires tragiques, voire surréalistes, entre Paris, Londres et finalement New York. Des femmes qui aiment, souffrent, engendrent, jubilent, se confient, vivent, tout simplement. Je n'ai pas lu les autres mais ce livre est la suite de La Valse lente des tortues et Les yeux jaunes des crocodiles. Katherine Pancol est française et l'auteur de sept romans en tout.
Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Katherine Pancol, Livre de poche, 939 p.


Le livre que j'ai lu d'une traite dimanche matin alors qu'il tombait des cordes est l'oeuvre de mon collègue et ami Julien Burri. Quel talent et quelle complexité derrière ses grands yeux azur. Julien a publié son premier recueil de poésie à 17 ans, et n'a jamais cessé d'écrire depuis, des vers mais aussi des récits tout aussi poétiques. Beau à vomir reprend le principe d'une narration à la troisième personne avec des gens qu'on croit reconnaître dans un décor complètement local (la piscine de Montchoisi et ses vagues...), comme dans son précédent roman, le très troublant Poupée. Extrêmement sensible, Julien dirige ses personnages avec une précision cinématographique et un choix du détail au fort pouvoir évocateur. Avec derrière cet esthétisme méticuleux une cruauté et une pulsion morbide qui vient vous gifler à la fin de chaque récit (cinq histoires différentes se tissent autour du personnage à la beauté insolente, Ralf). Plongez-y, c'est très vite lu mais les effets durent longtemps!
Beau à vomir, Julien Burri, Bernard Campiche Editeur, 160 p. en libraire ou ici.


Et je garde le meilleur pour la fin, avec la livraison estivale de Mo Hayder. Après la trilogie sauvage de Rituel, Skins et Proie, Mo Hayder abandonne ses personnages de Flea Marley et Jack Caffery pour un nouveau duo planté cette fois dans le décor de Bath, la ville où elle vit et enseigne actuellement. Deux soeurs qui ne se sont plus parlé depuis 18 ans se retrouvent au coeur d'un drame, Sally qui se prend pour la dernière des cruches et Zoé sa barroudeuse de soeur, inspectrice. Je ne peux guère vous en dire plus, je ne suis qu'au premier quart, d'autant que Mo est la reine de la fausse piste, mais je sais que je ne vais pas le lâcher de la semaine. Un polar anglais comme j'adore, dans ce pays où tout me parle, les cottages, le tea time, la mentalité des gens, avec cette fois une pincée de tarologie (eh oui, les lames du titre ne sont pas celles du tueur). J'adore déjà cette cité de Bath dont une copine me parlait dernièrement et je pourrais bien mettre le Somerset sur la liste de mes prochaines escapades.
Les lames, Mo Hayder, Presses de la Cité, 475 pages.

Bonus: Comme par hasard aujourd'hui je rédigeais la troisième chronique de ma série sur Les tubes de l'été à propos de Metronomy. Je suis passée à côté de ce quatuor anglais qui a joué au For Noise il y a deux ans (aucun souvenir...). Peut-être parce que leurs précédents disques étaient trop électro? English Riviera, ce troisième album sorti en avril fait discrètement sa place dans les play-lists radiophoniques tandis que la presse branchouille s'extasie devant chacun de ses titres. Il évoque la douceur des stations balnéaires du Devon dont le groupe est originaire et le clip de The Bay a confirmé mon envie de faire un long séjour dans le sud ouest de l'Angleterre... Je crois en tout cas que j'ai choisi dans quel pays j'allais faire mon mois de mise à niveau d'anglais (j'hésitais depuis des lustres)...

Regardez-le plusieurs fois, c'est un amour qui naît lentement...


7 commentaires:

  1. C'est marrant que tu aie choisi les Ecureuils qui est le troisième de la saga. Moi personnellement celui qui m'a le plus plu c'est les Yeux jaunes des crocodiles...

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  2. j'ai pas vraiment choisi, il m'est arrivé dans les mains parce qu'il vient de sortir et c'est une fois que je l'ai ouvert que j'ai découvert les épisodes précédents!

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  3. Merci pour tous ces conseils lecture et musique ma chère, ça tombe à pic avant les vacances... Un très bel été à toi!

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  4. J'ai lu (et adoré) le précédent ouvrage de Daniel Deep, je vais me ruer sur celui-ci... ainsi que sur le Mo Hayder dès qu'il sort en poche ! Merci !

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  5. @carine: tu t'en vas? quelle chance!

    @funambuline: on pourrait faire une chaîne de bouquins, je ne sais plus qu'en faire tellement j'en ai chez moi, je les file volontiers plus loin!

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  6. J'ai bien aimé "les crocodiles" mais j'ai complétement déccroché sur les suivants. Je suis en train de dévorer"Autoportrait de l'auteur en coureur de fond" de Haruki Murakami.Je pensais pas du tout aimer....mais bien!.
    Après j'attaque "Profileuse" de Stéphane Bourgoin .Une enquète sur la première femme "Profiler".
    Et après j'enchaine avec le frère Deep lol Bonne lecture!!!!!

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  7. @broutille: murakami, c'est kakfa sur le rivage? on me l'avait offert en pensant que j'allais adorer mais je l'ai trouvé super glauque... tarés ces japonais!
    Profileuse, dans le genre, y'a la série des Kathy Reich (celle qui a inspiré Bones non?), mais j'ai jamais essayé...
    aaaah, les livres! ca me génère plus de comm que la beauté! :-(

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